dimanche 21 novembre 2010

Lovina et environs


Après 12 jours passés dans la région d'Ubud, nous arrivons enfin à nous décider à rapatrier nos affaires, quitter notre chambre et notre petit coin de paradis pour nous diriger vers le nord de l'île, Lovina Beach.

Autre côte, autre visage, autres paysages... La rue que nous suivons passe à travers non plus des rizières mais des champs de tabac, de fraises, d'épices des plus variés (vanille, clous de girofle...) La température chute de plus de 10° et nous sommes entourés par les nuages...Après un rapide tour par la marché qui regorge de fruits et de légumes multicolores, nous descendons en direction de la côte. Ici la montagne est reine. La route est abrupte et plonge presque directement dans la mer, ne laissant qu'une étroite plaine côtière frangée de plages de sable noir.

La région est clairement moins urbanisée et encore préservée de l'invasion touristisque que subit la côte sud ouest. Pourtant SIngaraja, 2eme plus grosse ville de Bali après Denpasar fut pendant des siècles un gros port de commerce dû à sa situation stratégique, attirant des marchands de Java, de Sulawesi, de Chine et même d'Inde ou d'Arabie. De ce fait, on peut observer dans cette région un kaléidoscope ethnique où se cotoient mosquées, pagodes chinoises, temples hindous, monastères bouddhiques et églises. Le nord de Bali fut donc pendant longtemps la principale porte d'entrée dans l'île.

L'atmosphère de Lovina est vraiment différente de Kuta, ici tout est paisible, agréable et l'ambiance est nonchalante. Ce n'est pas l'endroit idéal si vous voulez faire la fête!
De même, la région est beaucoup plus économique qu'Ubud et, comme nous sommes en saison basse pour le tourisme, nous dénichons un petit hôtel super sympa avec piscine pour une bouchée de pain. Nous pensons rester environ une semaine dans la région afin de profiter des différents sites environnant mais aussi alterner avec des journées de farniente au bord de la piscine.

La cascade de GitGit:

Aujourd'hui nous prenons la route en direction de Denpasar pour aller nous baigner dans la cascade de Gitgit. Nous traversons SIngarja, l'ancienne capitale administrative où, comme toutes les villes majeures asiatiques, a un trafic intense et est surpeuplée. Puis la route sillonne entre les champs d'épices et les odeurs de clous de girofle qui sèchent sur des tissus me chatouillent le nez. La végétation qui abonde dans les gorges est surprenante, bambous, bananiers, cocotiers... partout la nature est reine. Sur le chemin, nous achetons 2 peintures et une tête de bouddha pour quelques rupiahs (la monnaie locale). La route est bordée de boutiques les unes à côté des autres qui se disent toutes être "banqueroute" pas de clients, mauvaise fortune, bref on sent la crise économique...

Enfin nous atteignons la cascade. Cette dernière est puissante et majestueuse, sa force donne l'impression qu'une tornade est à l'approche, un rideau d'écume se jetant d'une haute paroi rocheuse au milieu de la verdure . Nous passons l'après-midi à jouer dans les différentes piscines et rapides d'eau fraiche, agréable sous la torpeur de la journée. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons en bordure de mer afin d'observer le coucher de soleil. Les locaux se baignent dans la douceur de fin de journée. On est vendredi soir c'est le début du week end... qui s'anonce nonchalant et apaisant...

2ème jour à Lovina:

Aujourd'hui encore un jour d'excursions et de visites. Nous nous dirigeons vers les sources d'eau chaude de Banjar, situées à environ 15 min à l'ouest de Lovina. L'eau est censée être sacrée et les indonésiens viennent se baigner afin de soigner leurs maux (peaux, yeux, rhumatismes, arthrose..) un peu comme nos cures thermales... Encastrée dans la jungle et décorée d'un temple, il est agréable se prélasser dans ces bains.


Puis nous nous dirigeons vers le monastère bouddhiste perché dans les montagnes. C'est le seul monastère de Bali et une copie conforme du site de Borobodur sur l'île de Java, mais celui là est très récent. Enfin nous décidons d'emprunter une petite route tortueuse pour nous perdre dans la montagne. Le paysage est somptueux. Nous traversons des hameux paisibles où les habitants sont pour la plupart des paysans ou bien des marchands qui vendent leurs produits (paréos, bijoux) aux touristes de Lovina. Nous voyons des vaches, des cochons, des chèvres et évidemment un nombre impressionant de poulets qu'ils utilisent pour les fameux "cock fighting"... Le retour en fin de journée est agréable. Les ombres s'allongent, le paysage devient rose orangé et nous assistons encore une fois à un coucher de soleil des plus magiques...


dimanche 14 novembre 2010

South Bali et la région d'Ubud

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon arrivée en Indonésie: 1 mois déjà, dont une semaine sur l'île de Java et 3 semaines ici à Bali.

J'ai été très occupée avec la venue de mon frère, raison pour laquelle j'ai un peu délaissé mon très cher blog... Nous avons beaucoup bougé et visité toute la péninsule sud: Dreamland, une plage de surf parsemée de rochers et au bord d'une falaise démesurée, le temple d'Ulu Watu, situé sur la pointe extrême sud de l'île.

Je me rappelerai bien longtemps de la vérocité des macaques qui se sont emparés des lunettes de soleil de mon frère et qui nous ont fait du chantage pour les récupérer: une paire d'oakley contre une banane, plutôt intéressant comme deal:)

Nous avons aussi sillonné la côte est de la péninsule nommée Nosa Dua où sont alignés des resorts grandioses, des villas de riches expats qui viennent faire de l'import export à Bali, des centres aquatiques, des restaurants gourmets, des spas parfumés... Les balinais surnomment avec beaucoup d'humour cette partie de l'île "la californie balinaise". Puis nous sommes remontés par le port de benoa. Evidemment toujours un trafic et des embouteillages suréalistes. C'est à qui sera le plus malin pour slalomer entre les voitures, les bus et les camions. Les indonésiens transportent toujours des quantités incroyables et improbables de choses sur leurs scooters: du foin, des bidons vides, du bois, des sacs de riz, de nourriture pour les poulets etc... Et puis évidemment pas de port de casques (mais une chose marrante c'est que souvent ils le portent sous leurs bras!) et la montée à 3 est de commune mesure (avec souvent un bébé ou un enfant en bas âge entre le père et la mère.) J'oublie de mentionner les odeurs néfastes de pots d'échappement qui me font rêver d'avoir à ma portée un masque de protection... Nous inhalons des tonnes de gaz nocif... Donc des trajets plutôt atypiques et folkloriques... Je me cramponne comme je peux à l'arrière...

Cette 3 ème semaine à bali marque aussi mes premiers essais de surf... Nous avons pris des cours 2 jours consécutifs à Kuta et c'était vraiment super! Après avoir écouté les instructions du moniteur, je me suis lancée et j'ai réussi à me lever dès ma première vague! Quelle sensation vertigineuse que de tenir debout sur l'eau... et quand la vitesse augmente, c'est d'autant plus grisant!! Les vagues de Bali sont parfaites pour débuter car pas trop grandes, régulières et pas de courant dangereux... De plus, j'adore être dans l'eau et "attendre" la vague. Par contre, dur dur les bras et les épaules... Je ne pensais vraiment pas que surfer était aussi physique... Pendant 2 jours, j'ai été si courbatue que je ne pouvais à peine lever les bras en l'air!!




UBUD et environ:


Après avoir passé 2 semaines dans la région de Legian et avoir bien profité de la plage, des bars et de la vie nocture, nous avons décidé qu'il était temps pour nous de lever les voiles et d'aller à la recherche d'un Bali plus authentique, plus réel, loin des hordes de touristes qui vous harcèlent quotidiennement d'un "transport? transport?". Nous nous sommes dirigé vers Ubud, un petit village anciennement d'artisans, situé dans le centre de Bali au milieu des rizières.

Il est vrai qu'Ubud et très développé aujourd'hui et paie les conséquences de son succès, c'est la raçon de la gloire! Le tourisme y est aussi féroce que dans l'extrême sud ouest, mais cependant la clientèle est totalement différente. Ici, au lieu d'être entourés d'australiens fêtards qui commencent à boire des bintangs (la bière locale) à 10h du matin, les touristes ici sont à la recherche de culture balinaise et souvent en quête spirituelle. Ubud est un lieu hollistique où les centres de yoga, de méditation,de retraites font fureur. Les restaurants sont souvent bio ou végétariens et l'atmosphère très calme et zen. Passés 23H, plus un chat dans les rues...

Nous avons eu la chance de dénicher un petit hôtel génial situé dans un écrin de verdure. Les chambre sont typiquement balinaises, faites de bambous et de sculptures de bois. Magnifiques toits et lit à baldaquins. Partout des temples, des statues et bien sûr les traditionnelles cérémonies des offrandes qui prennent place plusieurs fois par jour. J'ai lu qu'au cours de sa vie, une femme balinaise passait plus d'un tiers de son temps à participer à la vie religieuse (création des paniers en feuilles de bananiers qui renferment les offrandes, récoltes des fleurs, bénédiction de l'eau, nettoyage des temples....) Tous les balinais sont d'une dévotion juste incroyable pour leurs dieux. Tout est prétexte à cérémonies: la naissance et la mort bien sûr, mais aussi l'anniversaire des 6 mois d'un bébé, le passage de l'enfance à l'adolescence, le début de la mousson, la récolte du riz... Les dieux sont partout autour de nous; dans la nature bien sûr, mais aussi la nourriture, l'air, l'eau qui nous entourent... Bali est surnommé "l'île des Dieux"; aucun doute à ça... Pour les balinais, tout est question de balance et d'équilibre dans la vie.

C'est le peuple le plus amical, raffiné, éduqué et équilibré que j'ai jusqu'à ce jour, rencontré. Pas de conflit, ni de hausse de ton, les problèmes sont résolus de manière pacifiste et calmes. Autre anecdote amusante concernant la culture balinaise. En fonction du rang de naissance des enfants, le prénom s'en découle. Je m'explique; par exemple si je suis l'aînée je vais me prénommer Wyoan, le cadet Made, le benjamin Nyoman, le 4ème Ketut... et si j'ai un 5ème enfant me diriez-vous? et bien c'est reparti pour un tour! En fait ce qui distingue vraiment la fratie est le 2ème prénom donné à l'enfant.
La famille est une des valeurs fondamentales des familles balinaises qui vivent toutes ensemble dans un "compound" une grande maisonnée: le grand-père, la grand-mère, les oncles, les tantes, les cousins, les enfants, petits enfants. Chaque compound possède son propre temple (quand la famille est assez riche.)pour prier et faire les offrandes multi quotidiennes aux dieux.
D'un point de vue historique cette fois, les balinais sont des descendants des rois, des sultans indiens chassés de Java par les arabes aux environs du 11 eme siecle après JC. Aussi, ce peuple est très délicat et raffiné. Les arts (danse, peinture, sculpture, chant, musique) font partie intégrante de leur quotidien et habitudes de vie. Tout autour d'Ubud, des centaines de boutiques d'arts, d'artisanats se font ardente compétition.

Sexy avec mon casque de scooter!!

La semaine passée, nous avons découvert cette région extrêment verte composée de jungle, de palmiers, bananiers, bambous... entrecoupée de champs de riz (parfois en terrasse) et de rivières. La région est très humide certes, néanmoins le climat est agréable, bien plus frais la nuit qu'à Kuta. Les villages qui avoisinent la région sont composés pour la plupart d'artisans et de paysans qui travaillent dans les champs de riz. Tous sont extrêmement pauvres mais pourtant un large sourire et une chaleur humaine touchante émergent de tous ces individus. Malgré le travail de forçat de la récolte du riz, des heures passées le dos courbé en 2 et les pieds dans une eau stagnante, à porter de sacs énormes, de plus de 10, voire 15kgs (la mixité règne évidemment dans cette tâche) j'ai été grandement touché par la bonté et la générosité de ces communautés. Je ne compte même plus les fois où on nous a proposé de venir boire un "balinese kopi", un café balinais, dans leurs maisons! Nous avons de même visiter le chantier de sculpture de bois et de pierre d'un balinais à qui nous avions acheté une statue. Ceux-ci travaillent assis par terre, pieds nus, une cigarette au bec (l'indonésie est le pays où le pourcentage de fumeurs et le plus élevé!) échangent les derniers potins, résultats de l'équipe de foot local, bref une vie normale en toute modestie et simplement HEUREUX...

Toute la région est riche de temples et de sites archéologiques surprenants: Goa Gajah (la grotte de l'éléphant) où une eau purifiée s'écoule de fontaines en forme de nymphes, les mur sculpté de...., Gunung Kawi où les balinais viennent se purifier grâce à son eau divine et enfin l'autre Gunung Kawi qui est composé de 10 temples creusés dans la roche et datant du 11ème siècle. Chaque choix de location de site est juste idéale et paradisiaque. Nous sommes retournés 2 fois dans le temple de Kunung Kawi tant nous avons été ensorcelés par son halo de grâce et de divinité. Nous avons pu profité de sa fraiche et douce rivière et de ses nombreuses cascades toujours entouréss de rizières jaunes (nous arrivons à la saison de la récolte et le riz tourne jaune car il est arrivé à maturité) Chaque jour, sur notre scooter, nous sillonons avec bonheur un autre coin de la région; nord, sud, est, ouest et je vais d'émerveillements en émerveillements devant une telle surabondance de verdure, de végétation, de beauté. Tout semble presque irréel, onirique, hollistique...

Mon expérience à Ubud est unique et profonde. Chaque jour qui passe, j'ai hâte de découvrir quelle surprise ce nouveau jour va m'offrir. Les balades dans les champs de riz, quelque chose de complétement nouveau pour moi sont des expériences spirituelles à part entière... Je ne m'en lasse jamais... Le bruit des grenouilles, les canards qui font la course, les balinais qui se lavent dans les ruisseaux avoisinants... tout est si pittoresque...Le soir, les odeurs d'encent et de petits feux de bois inondent les petites rues, mélangés aux odeurs de saté (brochettes de poulet grillé avec une sauce de cacahuètes) et de riz sont absolument divines.
Le ciel prend toutes les couleurs de l'arc en ciel et le ciel étoilé s'illumine de mille feux.

la générosité balinaise


Qu'il font bon vivre à Ubud!!



Des terrasses de riz toujours et encore...

Le bar restau d'où je vous écris!!

Marie ou l'ami des bêêêtes ;)