vendredi 17 décembre 2010

Découverte de Lombok la primitive



Après 5 heures de traversée à bord d'un ferry bondé de locaux avec poulets, bagages par dizaine, matériel de construction (bois, ciment...) et j'en passe, nous voilà finalement arrivés à notre destination, Lembar, le port principal de Lombok, situé au sud ouest de l'île.
Nous allons profiter de passer quelques jours à Sengiggi au nord de l'île afin d'obtenir une prolongation de nos visas (nous entamons notre 3eme mois en Indonésie!!)


Après une nuit passée dans un hôtel de seconde zone en banlieu de sengiggi (pas le temps de faire des recherches vue l'heure d'arrivée tardive) nous louons un scooter pour nous rendre à Mataram, la capitale administrative de l'ile afin de nous occuper de nos démarches de visa.
Ce qui devait de révéler simple comme bonjour, fut en réalité un véritable cass-tête turc. Nous sommes en effet dans l'obligation de trouver une personne qui "sponsorisera" notre séjour en indonésie (un sponsor selon leur jargon) c'est à dire un résident qui se portera caution pour nous moyennant quelques rupiahs... Cependant, à notre grand étonnement, tous nos contacts étaient plus ou moins corrompus et nous demandaient des sommes dérisoires. Aussi, malgré nous, nous avons décidé de retourner à sengiggi et de faire appel au service d'une tierce personne fiable que l'on a recommandé. Etant donné délai de proces s"étant à environ 4 jours, nous partons à la recherche d'un nouvel hôtel plus charmant pour nous poser et silloner les environs.
Nous aboutissons à Mangsit, un hameau au nord de Sengiggi, et découvrons un un agréable petit hôtel composé de bungalows en bambous et bordé d'un jardin luxuriant longeant la mer. Nous partons à la découverte des environs. Des anses de sable blond prennent naissance le long de fôrets de cocotiers. Depuis les falaises, on imagine des croissants de poudre d'or... Magique.. Nous passons les jours qui suivent à nous balader au nord de l'île, entre 2 baignades... la dolce vita...

Enfin nos visas sont prêts. Nous pouvons alors nous rendre à l'extrême sud de l'île, dans le village de pêcheurs de Kuta -attention le Kuta de Lombok est clairement l'antithèse du Kuta balinais. Nous traversons des villages de huttes de chaume, de paille, des rizières, des champs de maïs, de tabac... Le paysage est décidément plus plat que sa voisine Bali. Mais sans hésitation plus sauvage. Partout des poulets, chèvres, vaches, buffalos, se mêlent aux locaux chapeautés de couvre-chefs coniques à la mode vietnamienne. J'ai l'impression de faire un bout de 300 en arrière à la vue de ces habitations, de cette population encore si agricole, primitive et peu développée (pas d'eau courante, ni d'électricité!!) Je suis particulièrement heureuse d'avoir la chance de savourer cette terre sauvage, vierge, encore intouchée, non bulldozerisée, non détruite par la main de l'homme. Ce qui ne durera pas car 2012 est l'année marquant l'arrivée du première aéroport internationale avec des vols provenant de tous les continents. Ceci va bien évidemment apporter des dollards et améliorer le standard de vie des habitants qui se réjouissent tous de ce développement (désenclavement, lien avec le reste du monde, compétion avec Bali qui reçoit toujours la part du lion) Cependant, nombreux seront les effets négatifs sur l'écosystème et l'environnment de l'ile: boum touristique, développement acharné et constructions de complexes hôteliers par centaine.
A l'heure actuelle, la région de Kuta ne compte qu'un resort, le Novotel qui est construit de style sasak, nom donné à la culture des autochtones, en grès, il s'agit de petits bungalows couverts de chaume et qui offre un grenier où l'on entreposait le riz le temps qu'il sèche.

Actuellement, il règne littéralement à Kuta une impression de "bout du monde", d'être au milieu de nul part... Toujours perchée sur notre scooter, nous sillonons la côte d'est en ouest. Ce n'est que plages désertes, capes, montagnes, vallées sauvages couvertes étonnament d'herbe verte (mousson oblige) ce qui donne une étrange impression de terres écossaises! Nous passons quelques jours à découvrir la région et à aller à la rencontre des habitants. Jusqu'à notre départ précipité sur Mataram pour visiter leur service d'urgences hospitalières. En effet, depuis quelques jours Jason se plaint de fatigue, de douleurs aux articulations et de crampes musculaires jusqu'à ce matin où il ne peut se mettre debout ni marcher et son torse est couvert de plaques rouges. Affolée, nous nous rendons de toute urgence à l'hôpital (j'ai en tête la malaria ou la dengue) Là, le diagnostic est aussitôt fait: virus du chickunkunya (chik V) qui frappe fortement le côte ouest de Lombok. Un traitement de choc lui est prescrit ainsi qu'une semaine de repos ferme. Nous décidons de retourner dans notre petit hôtel de Mangsit que nous affectionnons particulièrement.

C'est de là que je vous écris.
Les jours passent de manière nonchalante entrecoupés de baignades, lecture, balades (lorsque la pluie cesse) Jason se remet sur pieds progressivement. D'ici la fin de la semaine, nous réembarquons sur le ferry pour mettre sur le cap sur Sanur, un village sur la côte est de Bali.

Nous sommes vendredi 17 décembre, il fait 32°.
Je suis à des kilomètres physiquement et mentalement de toute l'excitation de Noël, des festivités qui l'englobent, de la cohue dans les grands magasins, de l'empressement, de l'énervement à la veille du jour J à la recherche du cadeau "mouton à 5 pattes" pour la soeur du neveu de notre cousin germain. Quand je lis les posts sur notre très cher réseau social préféré concernant les illuminations, le vin chaud, les différents marchés de Noël, les soirées de fin d'année, je me sens si éloignée, si déconnectée de tout ça... Lombok est une île à 90% islamique, c'est dire si l'esprit de Noël est présent:)


L'année passée, j'étais dans un petit pueblo perdu au Mexique et nous avons célébré Noël en tête à tête devant un plat de spaghetti arrosé de tequila con sal y lemon! Cette année encore, Noël sera bien étrange avec ma famille dispersée aux 4 coins du mondre (un frère au Vietnam, l'autre en Nouvel Calédonie, mon père à Wallis & Futuna et ma mère à Nouméa)Certes, je ne me qualifie de quelqu'un de formalisatrice mais il n'empêche que le 24 au soir, je pense que j'aurai un petit pincement au coeur...


Mais ne nous éparpillons pas et revenons à notre sujet principal: Lombok.
La population est à 50% agricole et l'attitude des locaux à l'égard des touristes bien différente de celle des balinais. Les habitants de Lombok sont plus fermés, plus "brut de pomme" et étant une femme, j'ai du souvent subir les regards convoiteurs de la gente masculine. L'islam pratiqué à Lombok est modéré, les femmes ne sont pas tenues de porter le voile, mais pas de porc ni d'alcool n'est toléré et port de vêtements décents. Encore une fois, j'ai le bonheur quotidien de me réveiller à 4:40 AM au son du muzin qui appelle la population à la prière matinale. Bref, nous sommes bien loin du raffinement de l'hindouisme balinais où les journées sont rythmées au son du gamelan (le xylophone local) et des cérémonies d'offrandes aux dieux..

Lombok est résolument primitive, authentique, sauvage et pas encore touchée par les affres d'un tourisme de masse.

J'ai le sentiment singulier d'avoir saisi l'occasion unique de partir à la découvertes d"un endroit extra-ordinaire, au sens premier du terme, hors de l'ordinaire, une terre incognita... et ça, ça n'a pas de prix...




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