lundi 4 octobre 2010

Arrivée sur Mabul Island


Nous traversons des villages entiers perchés sur pilotis appartenant à des "sea gypsies" des gitans de mer. Et là quelle n'est pas ma surprise, mon idignement et ma tristesse quand je découvre des détritus, des déchets par milliers flottant sur l'eau... L'endroit est paradisiaque, unemer (la mer des Célèbes) limpide et bleu turquoise mais tâchetée de bouteilles en plastique, de sacs, de tout et n'importe quoi... Je suis hyper frustrée. Après investigation, ces habitants se sont vus refusés la citoyenneté malaisienne, ils habitent de manière illégale sur la mer et n'ont aucun moyen d'évacuer leurs déchets, du coup ils jetent tout à la mer!! Comment se fait-il que le gouvernenement ou les ONG ne mettent pas en place des mesures pour éviter un tel désastre??? Je vais essayer de me renseigner sur ce problème...

Nous arrivons enfin sur l'île où toutes les habitations sont perchées sur pilotis. C'est parti pour 3 heures d'investigation. En effet, nous découvrons avec stupeur que les prix des accomodations sur l'île sont tout simplement exorbidants... enfin nous trouvons un hostel sur l'eau pour RM 140 par nuit en pension complète soit environ $50 pour 2, plutôt cher pour l'Asie.

Mabul Island est divisée en 2 parties: 1. le coin des hôtels chics, resorts, plages propres et de sable blanc et de l'autre côté le fisherman village où les habitants vivent dans des baraques pourries sur pilotis au milieu des détritus... J'ai l'impression de revenir 2 siècles en arrière.
Quel pauvreté, quelle misère..pourtant tous affichent un large sourire et une joie de vivre inégalable. Je vais piquer une tête pour la première fois de ma vie dans la Mer des Célèbes:-))
Des dizaines d'enfants nous entourent et veulent jouer avec nous. Ils nous offrent de splendides coquillages qu'ils ont trouvés sur la plage.. Souvenirs magiques... belles rencontres, c'est ce qui me fait vibrer dans ces voyages; les échanges, un sourire, un poignée de mains...Quelle richesse de pouvoir échanger et partager nos cultures respectives!!!
Le coucher de soleil entre les pilotis est tout simplement grandiose, unique et mémorable.
Je m'écroule vers 10h complètement éreintée par ce long voyage - 28Heures comme aime le répéter jay!!!) De singapour au nord est de l'île malaisienne de Bornéo puis au Sud est, à la frontière avec la Malaisie et à seulement 2 heures en bateau de la première île des Philippines.

Mabul Island, Bornéo Malaisie, un premier octobre pluvieux

Je me réveille tôt pour partir faire une excursion de plongée. Mais pluie à torrent. La mousson a démarré. Jay est complètement claqué, on décide de repousser au lendemain en espèrant que le soleil brille... Je laisse Jay dormir et m'installe tranquillement sur le patio de notre hostel qui fait face à la mer des Célébes. Les habitants se lèvent tôt dans les îles et tous sont déjà occupés à cuisiner, faire leur lessive, ou juste occupés à ne rien faire. En effet, j'ai toujours été surprise par la lascivité des insulaires. Ils passent leur journée allongés, assis, à dormir, regarder la TV ou papoter. Ils n'ont pas le besoin comme nous d'être toujours occupés à quelque chose entre internet, la TV, le ciné, le théatre, musées, shopping... Notre société nous pousse à la productivité, nous ne pouvons rester sans rien faire, laisser notre esprit divaguer, "deam dreaming" comme l'appelle les anglais. Je trouve ça regrettable.
Pourtant le paradoxe sur ces îles est que même au fin fond de la jungle la plus perdue, de l'île la plus isolée, on peut voir des locaux avec des Nintendo DS, des téléphones dernier cri, des blackberrys ou même des Iphones... Même vivant dans des conditions hyper rudimentaires, pas d'eau courante, problème d'hygiène (l'épidémie de choléra est réapparue sur Mabul Island) insalubrité... Tous les foyers ont le câble, un TV, un lecteur DVD... Comme quoi le 21 siècle les touche aussi....Je suis frappée par un tel contraste qui me surprend et me surprendra toujours. Est-ce mieux ainsi? Sont-ils plus heureux avec de tels biens de consommation? Question qui reste et restera en suspens...

1ère journée de diving à Mabul Island et Katerei

Debout de bonne heure, je suis hyper impatiente à l'idée de plonger dans des eaux si claires. J'imagine que les fonds marins vont être splendides et impressionnants. La veille, avec juste mes lunettes de plongée, j'ai nagé avec une tortue, des poissons lions et vu des coraux multicolores. Notre guide Danis est slovaque et parle un anglais courant. Il nous rappelle quelques règles principales à connaitre, les différents gestes et nous voilà partis pour 50 min d'exploration marine... splendide... je m'amuse avec une tortue et observe avec étonnement un poisson crocodile. Après un lunch de crabes fraichement pêchés, nous repartons sur l'ile de Katerei qui se situe à environ 15 min de Mabul island. Là aussi, l'île est composé de maisons uniquement sur pilotis. Nous partons avec une vingtaine de chinois, apparemment l'île est extrêmement réputée au sein de la communauté chinoise. La plupart sont débutants et entreprennent leurs baptêmes. Nous avons la chance de n'être que 2 avec notre guide. Nous plongeons dans une épave (où une tortue est gentiment endormie) puis nous descendons à 20 mètres de profondeur. Là, un cocktail de poissons multicolores, de coraux magiques nous attendent... J'adore ce monde du silence et me sens dans mon élément. SIlence, calme, tout est feutré... On observe, on s'arrête, on touche, on ressent... un pur moment où tous les sens sont en ébullition...

De retour à notre auberge, nous assistons à un des plus beaux couchers de soleil... Orange, gris, doré... La réflexion sur la mer est douce et fluide...


Des pêcheurs passent en barque et jouent de la guitare... Quelle vie tranquille et généreuse. Quand je pense à tous ces cadres de la Défense qui courent après leur temps, dans le métro avec leurs smartphones... Qui courent après leur temps et après...leur vie!! Deux mondes aux antipodes l'un de l'autre... QUi a raison qui a tort? A quoi bon tout donner à son travail pour au final se voir arriver à 60 ans usé, et prendre conscience qu'à part travailler on n'a rien fait d'autre de sa vie... Bien sur si l'on est passionné par son métier, qu'on a une réelle vocation pour celui-ci, la question ne se pose pas. Mais quel pourcentage d'individus apprécie réellement son métier et se réveille tous les matins de bonne humeur, heureux de passer 10 heures devant son écran dans un open space bruyant et confiné, avec des collègues auquels on doit sourire de manière forcée, parler de la pluie et du beau temps. Tout ça n'est qu'hypocrisie et opportunisme.
Ma dernière expérience professionnelle en tant que directrice de clientèle pour un web agency m'a réellement dégoutée et donné envie de tourner le dos pour un laps de temps au monde de requins de l'entreprise.
J'ai bien conscience qu'il faut gagner sa vie, payer ses factures, mais si l'on peut allier ce que l'on aime faire et rémunération, là se trouve l'idéal. Aussi, j'ai décidé de prendre une année sabbatique afin de découvrir le monde et je réalise combien cette expérience, non pas de visiter pendant 6 mois l'Asie en mode touriste, mais bien de VIVRE 6 mois en Asie est unique et riche. J'ai conscience de ma chance et j'essaie de vivre chaque jour à 200%. Il faut dire que les 6 derniers mois ont été bien chargés: Pays visités:
  • Turquie
  • Malte
  • Thailande
  • Mexique (3mois)
  • USA (Californie)
  • Hollande
  • Italie (Venise, Bologne, Florence)
J'en ai parcouru des pays, fait des rencontres, appris des langues, des coutumes et des traditions uniques et mémorables. J'aurai, c'est évident de la matière pour raconter de belles histoires à mes enfants et petits enfants.
Et puis j'ai rencontré Jay et on s'est tout de suite trouver des points communs, des envies similaires, des perspectives sur la monde et la vie en général identiques. Une belle rencontre donc, au fin fond d'un état du Mexique, le Chiapas et plus particulièrement dans le petit village de montagne de San Cristobal de las Casas où j'étais avec un ami. Et depuis, on s'est plus quitté.Voilà 9 mois déjà... Le Mexique est et restera mon pays coup de coeur: les gens, la culture, la beauté et diversité des paysages, la nourriture... Tout m'a conquise, je suis rentrée heure, épanouie et amoureuse... Bien sur notre relation a connu beaucoup de très hauts mais des bas extrêment bas... C'est assez passionnel et tumultueux entre nous, mais j'ai l'évidente impression que notre couple en ressort plus fort et affirmé.

Bref les voyages nous font murir, envisager la vie différement et font évoluer nos perspectives. On se rend compte de la chance qu'on a d'être nés dans un pays de droits, de liberté et d'égalité comme la France, là où des pays se battent encore pour que les femmes puissent voter ou se vêtir comme bon leur semble. De même, la misère (comme dans le petit village de pêcheurs de Mabul Island) me fait réfléchir, prendre de la distance et relativiser. J'ai la certitude que ces 6 mois dans une culture aux antipodes de la nôtre vont me faire grandement changer et grandir...

Je vous écris actuellement sur le patio de notre hostel face à la Mer des Célèbes, sur Mabul Island qui appartient à l'état de Sabbah sur Bornéo, la Malaisie insulaire. Qui aurait pu penser qu'un jour je me serai retrouvé ici? La vie réserve tellement de surprises!! Je sirote actuellement une Tiger Beer (la bière locale) mon petit péché mignon. J'ai réduit ma consommation à une bière hebdomadaire à cause du prix rédibiitoire (pays musulman oblige) une bonne chose!!!
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