lundi 18 octobre 2010

Première expérience indonésienne- JAKARTA

Après un vol de 2heures de Kuching à Singapour puis une escale d'une heure à Singapour et de nouveau un vol de 2 heures avec notre compagnie aérienne préférée - la bien nommée Air Asia- nous voici finalement arrivés à jakarta, mégalopole de plus de 12 millions d'habitants, située sur l'île de Java et capitale économique et administrative de l'indonésie.

Je suis excitée à l'idée de découvrir un nouveau pays que je ne connais encore pas et d'avoir la chance de l'appréhender à mon rythme et non pas en courant de manière éffrennée car on est pressé, on a juste 2 semaines de vacances pour "faire" l'indonésie et notre boss nous attend de pied ferme lundi en 15. J'ai la chance de ne pas avoir de deadline, de pouvoir vivre "à l'indonésienne" en découvrant la culture, le pays, les gens, les coutumes, manières et civilisation.

Nous avons pu obtenir un visa de 60 jours, ce qui fait que j'ai la possibilité de prendre le temps et non pas de courir après lui comme je l'ai toujours fait.
Au programme, visite de Jakarta, Yogyakarta, Borobodur, Bromo volcanoe puis Bali, Ubud, Lombok, Gili Islands... programme chargé mais à un rythme temporé et fluide...
Nous voici donc dans cette araignée urbaine, où se mêlent immenses grattes-ciels, centres commerciaux ultra-modernes, bars et restaurants à la mode mais aussi ghettos puants et bidonvilles crasseux et insalubres, sans eau courante ni électricité.

Jakarta est une ville difficile à aimer, j'ai 4 jours devant moi pour me familiariser avec et essayer de la comprendre, de l'appréhender pour parvenir à l'adopter. Il est vrai que l'inconnu nous effrait toujours, c'est pourquoi quelques jours à parcourir ses rues m'aideront à me forger ma propre opinion.
Evidemment, nous avons "coché les cases" en bons visiteurs que nous sommes, visité les attractions touristes aussi peu nombreuses soient elles:

-le Monas, la tour érigée autour du Merdeka Plaza (place de l'indépendance) qui culmine à 131 mètres et qui porte une flammes modelée dans plus de 30kgs d'or à son sommet. De là haut, on peut observer l'étendue de la ville (+ de 300kms de superficie) et le mix de gratte-ciels et bidonvilles. Le port de jakarta ouvert sur la Mer de Java est aussi important, un va et vient incescent de paquebots qui chargent et déchargent des contenairs.

- La mosquée de la "liberté", ( ah ah quelle plaisanterie!) Elle peut recevoir plus de 200 000 fervant pratiquants et dont les 5étages sont hyper imposants. Je suis toujours aussi choquée par les religions et toute la ferveur qui en découle. L'islam avec ses 5 prières journalières, ses piliers, ses interdictions, ses femmes voilées, son extrêmisme me donnent des hauts le coeur.

-la vieille ville de Kota, le centre historique de la ville , situé au nord de jakarta où les hollandais avaient leurs instutions et dont il ne reste que des bâtiments en ruine, tristes souvenirs d'une époque de guerres, de commerces et de transactions où chacun espéraient gagner les terres les plus lucratives. Le sol de java est extrêment riche dû à la présence de ses volcans et est le 1er exportateur de riz en indonésie.

Jakarta est la 1ère mégalopole où je ne me suis pas sentie en sécurité: regards intensifs des locaux, sifflements... Pourtant, j'ai passé 15 jours à Rio, 10 jours à Mexico city, je connais Tijuana, Bangkok... des capitales et mégalopoles elles aussi mais je n'avais jamais ressenti un tel mal être dans ses rues. La pauvreté, la misère des gens est elle aussi frappante et très dure à admettre. Je suis passée dans les pires bidonvilles jamais imaginés où des gens reposaient sur des cartons à même le sol où des enfants en guenilles mendiaient, où les habitants se lavent dans l'eau noire de sulfates et d'essence de la rivière avoisinante, où les jeunes, au lieu d'aller au collège, passent leurs journée à chercher des détritus (cannettes de soda, cartons, papiers) qu'ils pourront échanger contre un ruppiah ou une aile de poulet frit. J'ai vu un homme mourrant dans un couloir de métro dont la jambe ouverte jusqu'à l'os était purulante et qui allait prochainement mourrir d'une septicémie ou de la gangraine. Les odeurs de ces shantytowns sont tout simplement insupportables, mais ces gens y vivent 24h/24h.


Je dois avouer que Jakarta me laisse avec un goût amer en bouche, de révolte par tant de disparités entre les pauvres, extrêmement miséreux et tout ce luxe factice qu'affichent ces big malls où on retrouve les sempiternels boutiques chics et de grands créateurs comme chanel, burberry ou marc Jacobs. Je suis tout simplement révoltée mais aussi gratifiante d'avoir la chance d'être née et d'habiter dans un pays comme la france qui offre tant d'aides et efface ces frontières de classe, inégales et effrayantes. Certes, nombreux sont les français (et mon entourage le premier) à se plaindre des nombreuses grèves, de la non-satisfaction des français quant à leur quotidien... Je conseillerais à ces derniers d'aller juste faire un tour dans ces quartiers de jakarta oû malgré l'insalubrité, la misère, les gens affichent des sourires vrais, honnêtes et droits.

Jakarta, pour sûr aura un gros impact sur moi et sur ma façon de penser, d'être et de juger. Je me suis aussi aperçue que j'étais plus fragile et sensible que je l'aurais imaginé. J'ai eu besoin d'un temps d'adaptation, d'incubation et de réflexion avant de pouvoir appréhender la ville. Le monde dans lequel nous vivons est décidément fou; entre toutes ces guerres de religion, les famines, la corruption,la prostitution, la course au profit, le marketing à gogo, les médias, les nouvelles technologies... tout ceci me laisse perplexe...

A l'heure où je vous écris, je prends place dans le train qui me conduira de Jakarta à Yogkarta qui est la ville culturelle et artistique du pays; "l'âme de java".

Le paysage qui défile sous mes yeux est un mélange de champs de riz, de cannes à sucre, de palmiers et de montagnes rondes et exotiques. Je ne vois que du vert...Le ciel s'est assombri et la mousson commence. Des paysans récoltent le riz et se cache du soleil sous leur chapeur triangulaire... Paysage de carte postale...Magique... encore une fois je fais un bond en arrière d'un millénaire...

Les voyages sont décidément d'une richesse incommensurable et intérieurement je ne fais que palpiter...

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